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224 IDolet?n .de la Real $cademiE Gallega
vant, dans 1' esprit et la tradition juifs, fit de brillantes etudes, et se
distinga par sa ph?nom?nale capacit? de financier et d'homme?d'?tat.
Alphonse V, roi du Portugal, sut appr?cier la haute competence
en matiere de finance et la grande intelligence du jeune Abarbanel, et
lui confia la supr?me direction des finances de'l'?tat.
Ainsi Abarbanel recta ministre de finances du Portugal jusqu'en
1481, quand survint la mort du roi Alphonse V et sur le trene monta
son fils Don Juan.
...Mais ici, nous allons laisser la parole ? D. Isaac Abarbanel, lui
m?me, qui dans sa preface ? son commentaire classique des ?critures
saintes, nous a laiss? quelques notes autobiographiques.
Abarbanel ?crit:
?...Un grand malheur frappa le Portugal: le bon roi est mort! Sur
le trene monta son fils D. Joao; un nouveau roi plein de defiance envers
tous les princes, amis et conseillers de son p?re 1' '
Il ne voyait partout qu'intrigue et trahison, et s'?tait imagine que
les principaux hommes d'?tat complotaient contre lui, avec le concours
de l'Espagne, pour le d?trener.
Sa fureur exterminatrice devint telle qu'un jour, sans motif aucun,
il assassina, lui m?me, avec un coup de sabre un de ses princioaux
hommesd'?tat. Les autres s'enfuy?rent. Moi m?me, en ma qualit?
d'ami du prince assassin?, lui devins suspect, et. susles conseils de mes
amis, je m'?tais r?fugi? en Castille. Toute ma fortune fut, en cons?
quence, confisqu?e...
?C'?tait en 1484, je fus appel? devant le roi d'Espagne. Quand je
parus a la cour, le roi et la reine me re?urent avec beaucoup de bien
veillance. Dieu permit que je trouve grace dans leurs yeux. Pendant
huit ans j'apportais mon concours a la conduite des affaires de 1'?tat.
A la neuvi?me ann?e un immense malheur frappa Israel.
Le roi d'Espagne conquit la splendide Grenade la ?Princesse des
Cit?s?, et ennivr? de la grande victoire remport?e sur les Maures, il
s'est dit: "Comment puisje r?mercier mon Dieu qui a livr? entre mes
mains Grenade? Je vais apporter dans son sein le peuple errant dans
l'obscurit?, le troupeau disperse d'Irael." Et le decret royal fut pro
mulgu?:?Voulezvous, families de la Maison d'Irael, servir mon Dieu,
et vous jouirez comme nous des biens du pays; mais si vous refusez,
que le nom de Jacob et d'Israel disparaisse de toute 1'Espagne!
Je fis tout ce que fut hum ainement possible pour faire annuler ce
decret n?faste. Je fis intervener tons mes amis chr?tiens pour faire
revenir le roi sur sa decision. Mais tous mes efforts furent vains, je
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